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Se positionner, et reprendre son pouvoir personnel



Au fil des années et des blessures, nous avons adopté des croyances limitantes sur la gentillesse, qui rendent parfois notre vie professionnelle de “gentils” difficile. Avez-vous déjà eu à négocier avec votre manager... avec des clients… voire même des collaborateurs ? Je parle de ces négociations qui vous tenaient à cœur, où vous n’avez pas pu faire part de votre point de vue, où vous avez essayé en vain de poser des limites, ce qui vous a mis en stress et vous a laissé avec une sensation désagréable de ne pas avoir été entendu, de vous être “fait avoir” car vous avez été trop gentil... D’ailleurs, c’est tout aussi valable dans les relations personnelles. J’ai constaté que plus c’est important pour nous, plus on a du mal dans ces situations. La conséquence, c’est qu’à la longue, on finit par ressentir une forme d’amertume, on finit par croire que notre bonté naturelle est une faiblesse, un problème, ou tout du moins quelque chose qu’il faut cacher (à grand regret) derrière un masque. Et si tout le monde est d’accord pour dire qu’il faut savoir exprimer ses besoins, on ne nous explique jamais comment. Alors comment se débarrasser de ces sensations désagréables : se sentir victime, se sentir ignoré, pas pris en compte, se sentir vidé de son énergie après avoir donné par gentillesse quand on n'en avait pas l’envie ou pas les moyens… Bref, comment ne plus avoir la sensation d’être “victime” de sa gentillesse, et reprendre son pouvoir personnel une bonne fois pour toutes ? Cela passe par un acte simple mais révolutionnaire : se positionner.


Tu t’es encore fait avoir… ceux qui réussissent sont des requins… je n’y arriverai jamais sans trahir mes valeurs… les gens sont des égoïstes… j’ai tout fait pour lui/elle/eux, et ils ne me rendent jamais la pareille… je suis trop gentil, ou gentille, pour ce monde…


Est-ce que c’est familier ? Cette petite voix qui vous remplit d’amertume en vous chuchotant des phrases catastrophistes sur vous et sur le monde… Avez-vous déjà remarqué à quel point plus vous l’écoutez, plus votre humeur dégringole ? Ce sont des croyances limitantes, qui lorsqu’elles sont activées, ont un impact à plusieurs niveaux. Voilà quelques indices

pour les reconnaître.



Reconnaître les croyances limitantes


  1. Elles vous drainent. Vous ressentez votre niveau d’énergie baisser, petit à petit, au fur et à mesure que ces phrases tournent et retournent dans votre tête. D’ailleurs, cela a un impact sur votre humeur et sur votre attitude, vous avez moins de patience, vous êtes plus irritable...

  2. Elles ont un impact sur vos émotions. Lorsqu’une croyance limitante est activée, un cortège d'émotions négatives débarquent ventre à terre. Rancœur. Jalousie. Colère. Suspicion. Tristesse. Impuissance… et ça se voit à l’extérieur. Vous aurez tendance à vous “ratatiner”, à courber les épaules, croiser les bras, croiser les jambes…

  3. Elles vous limitent. Une croyance limitante qui s’active, ça fait mal, donc on essaie consciemment et inconsciemment de les éviter, ainsi que toute situation qui pourrait les faire surgir. Souvent, ces situations que l'on évite sont justement celles que l'on a pourtant besoin de vivre, mais on s’y ferme... et nos croyances s’activent de toute façon, ce qui nous donne l’impression qu’on avait vu juste et fortifie nos croyances limitantes. Compliqué de poursuivre ses rêves dans ces conditions...

  4. Elles ont un impact sur la perspective que vous avez de vous, des autres, et du monde.

    1. On se sent victime, ce n’est pas par hasard, on l’est, mais pas des autres, c’est notre narration interne négative qui nous fait du mal et nous conditionne à être sur la défensive, passif agressif, ou agressif tout court.

    2. On met la faute sur les autres : après tout, ils devraient le savoir, pourquoi ne nous écoutent-ils pas ? (en réalité, la même bataille retentit en eux, ils sont donc déjà bien assez occupés !). On finit par croire que le monde est un endroit hostile, et que nos plus belles valeurs sont des faiblesses.

  5. On enfile un masque. On cache notre gentillesse, on se durcit, ou on se résigne carrément, on devient ce que Yannick Alain appelle “un gentil résigné”. On remplace notre vulnérabilité par l’agressivité, le cynisme, bref, on se barricade derrière un mécanisme de protection (et on oublie que c’est le cas, on finit par croire que le masque, c’est nous !).


Je veux vous montrer que la gentillesse, loin d’être le problème, est la solution.



Ne plus s’autoflageller


Est-ce qu’en lisant le paragraphe précédent, la petite voix en a rajouté une couche ? Je vais me lancer à l’aveuglette et deviner qu’elle a dit quelque chose de ce style “tu vois, tu te fais du mal, ce que tu te dis est négatif, c’est normal que tu n’y arrives pas…”. Pour tout vous dire, c’est ce que ma petite voix a tenté de me raconter pendant que j’écrivais ces lignes.


Je veux justement vous parler de cette petite voix, que vous connaissez peut-être aussi comme le juge, ou le critique-intérieur. Je sais qu’on peut avoir très envie de donner des noms d'oiseaux à cette petite voix. J’ai une autre proposition. Et si on commençait par se pardonner ? Et si on arrêtait de s’auto-flageller ? Et si on décidait de penser que cette voix, ces croyances, ces mécanismes de protection, essaient de nous protéger du mieux qu’ils peuvent ? Fort est de constater qu’ils ne le font pas très bien, mais leur intention est noble, et c’est l’amour qui les guide. Oui, l’amour.


On est parfois pas très en contact avec notre amour-propre, alors ça peut paraître difficile à croire, pourtant, c’est tellement plus doux une fois qu’on ouvre les yeux ! Depuis toujours, c’est l’amour qui parle, mais comme on a pas encore compris, on se trompe de vocabulaire. Quand vous vous prenez en flagrant délit de croyance limitante, de mécanisme de protection désagréable, au lieu de vous en vouloir, à partir de maintenant dites-vous merci !


"Merci de chercher à me protéger, je te vois, je reconnais ton intention, et je te prends en compte. Je sais qu’au fond tu m’aimes et tu fais de ton mieux, maintenant laisse-moi prendre le relai, j’ai bien compris ton message alors fais-moi confiance, et s’il te plaît encourage-moi”.


Ça peut paraître bizarre, et peu naturel au début, mais à force, votre critique-intérieur baissera le ton, et un dialogue d’amour et de compassion se mettra en place tout naturellement à l’intérieur de vous.



Apprendre à s’écouter


Lorsque la petite voix hausse le ton, elle est parfois si catégorique qu’on est tenté de la prendre au pied de la lettre… Mais ce ne serait pas une très bonne idée, dans la mesure où il s’agit de la peur, du doute, des croyances limitantes qui nous conditionnent. Il faut savoir lire entre les lignes. La petite voix est là pour nous signaler qu’un besoin en nous n’est pas satisfait, elle nous donne une information (et ce n’est pas parce que le messager est désagréable que le message n’est pas véridique !).


Lorsque nous conscientisons un besoin, c'est-à-dire, que nous prenons le temps de regarder ce qui se passe en nous, la voix s’apaise, car elle a été entendue. D’ailleurs, on reproche souvent aux autres de ne pas nous écouter, mais la plupart du temps, on ne s’écoute pas nous-mêmes. Apprendre à s’écouter permet de ne plus attendre des autres qu’ils répondent à nos besoins. Cela permet de devenir plus indépendants, plus auto-suffisants, car on devient le gardien responsable de notre bien-être.


De quels besoins vous informe votre petite voix lorsque vous lui demandez gentiment ce qui lui arrive ? Apprenez à dialoguer avec vous-même. Par exemple, lorsque votre petite voix s’égosille à crier : j’en ai marre, personne ne m’aide jamais, mon compagnon est collé sur sa chaise / mon collègue voit bien que je suis dépassé et que j’ai besoin d’aide ! On peut répondre à cette voix, et se demander : "Qu’est-ce qu'il t’arrive ? De quoi as-tu besoin ?". La réponse sera probablement : "je suis fatigué(e), j’ai besoin qu’on voie cette fatigue, et j’ai besoin que l’on m’aide afin de me soulager".


Entre la première version (la plainte) et la seconde, à votre avis, laquelle sera la mieux reçue ?


Si vous ne prenez pas le temps d’écouter votre propre besoin, et que vous le vocalisez directement, la personne reçoit alors votre fatigue ET votre frustration de ne pas être écouté (par vous-même !). Comment savoir si vous avez communiqué votre besoin avec succès ? En le faisant, vous vous sentez tranquille, apaisé, aligné, et l’autre ne risque rien à vous écouter, ce qu’il fait donc avec plaisir avant de répondre du mieux qu’il peut.


Se positionner, c’est exprimer sa vérité et communiquer ses besoins avec tranquillité et justesse, sans attente et sans crainte.


Reprendre le pouvoir


On a parfois la croyance particulièrement insidieuse que ce sont aux autres de connaître et reconnaître nos besoins. Que cela dépend de l’extérieur, que nous sommes parfaitement impuissants et dépendants de leur bon vouloir. Le problème avec cette croyance, c’est qu’elle nous conditionne à être victimes de notre environnement, et notre gentillesse va nous conditionner à donner toujours plus sans rien demander tout en espérant que les autres vont nous rendre la pareille. En cessant d’attendre des autres qu’ils lisent nos pensées, identifient nos besoins, y répondent, anticipent nos envies, et choisissent eux-mêmes où sont nos limites, on reprend soudainement le plein pouvoir sur notre vie. Relisez l’énumération dans la phrase précédente. Si les autres faisaient réellement tout ce que je viens d’écrire, ce serait sacrément contrôlant, vous n'aimeriez probablement pas ça du tout.


Je sais que vous le savez probablement, mais je tiens à l’écrire pour que vous le graviez dans votre mémoire. La petite voix retentit également dans la tête des autres, elle est plus ou moins sympathique en fonction de leur relation à eux-mêmes, mais je peux vous assurer qu’ils l’entendent. TOUT LE MONDE est responsable d’apprendre à s’écouter et à communiquer ses besoins. Et d’ailleurs, au fond, tout le monde est convaincu d’avoir raison et d’être la meilleure personne possible, même si les standards de chacun varient énormément. Une bonne partie d’eux fait son possible pour vivre à la hauteur de ses valeurs de gentillesse, à nous de savoir les repérer et les valoriser. Dans tous les cas, tout le monde est bien trop occupé à essayer du mieux qu’il peut de vivre sa vie et d’atteindre ses objectifs pour prévoir vos besoins (attention, alerte petite voix : non, vous n’êtes pas égoïste pour avoir pu penser le contraire ! 😘).


Reprenez le pouvoir ! C’est tellement plus pratique. Vous êtes la personne la mieux placée pour savoir ce qui est important pour vous, pour découvrir vos besoins, vérifier, ajuster, pour choisir vos objectifs, et pour communiquer tout ça avec le monde. Lorsque vous cessez de sous-traiter votre bien-être à l’extérieur, vous devenez soudainement capable d’être actif et proactif pour créer votre vie idéale !


Se positionner, c’est exprimer sa vérité et communiquer ses besoins avec tranquillité et justesse, sans attente et sans crainte. Lorsque l’on se positionne, on donne à l’autre les informations dont il a besoin pour interagir avec nous en connaissance de cause. L’autre devient alors libre de se positionner à son tour, et lorsque tout est sur la table, une communication saine et fluide peut avoir lieu.


Se positionner avec gentillesse


Une fois que vous avez appris à reconnaître vos croyances limitantes, à les remercier gentiment puis à en extraire l’information, que vous avez compris que vous êtes responsable de prendre soin de vous, vous pouvez vous positionner avec gentillesse.


Se positionner, c’est exprimer sa vérité et communiquer ses besoins avec tranquillité et justesse, sans attente et sans crainte. Lorsque l’on se positionne, on donne à l’autre les informations dont il a besoin pour interagir avec nous en connaissance de cause. L’autre devient alors libre de se positionner à son tour, et lorsque tout est sur la table, une communication saine et fluide peut avoir lieu.


On peut se positionner pour exprimer des limites. Parfois, se positionner, c’est savoir dire non, pour mieux se dire oui. C’est refuser de faire quelque chose, ou de donner quelque chose car on en a pas l’envie ou pas les moyens. Vous me direz peut-être que dire non, ce n’est pas gentil. Je vous répondrai que dire non aux autres est parfois la seule manière de se dire oui à soi-même. La conséquence quand on se dit non : si vous donnez constamment lorsque vous n’avez pas envie, intérêt ou besoin, vous tapez dans vos propres ressources, et vous videz votre batterie. Vous allez à l’encontre de votre besoin, vous attendez de l’autre qu’il mette la limite, sauf qu’il ne la connaît pas, puisque vous ne vous êtes pas positionné ! A force de donner lorsqu’on ne peut pas, on n’a plus l’énergie de donner lorsqu’on veut le faire, et au final, votre gentillesse n’est plus disponible quand vous en avez besoin. Pour être gentil avec les autres, il faut déjà être gentil avec soi-même ! Être respectueux de ses besoins est en partie un acte altruiste 😉.


Avant de dire oui, ou lorsque vous sentez une résistance, prenez le temps de vous demander si vous en avez vraiment envie, si vous êtes vraiment en capacité de le faire sans que cela ne vous pèse. Si la réponse est non, faites savoir que ce n’est pas possible tranquillement, et libérez-vous de toute culpabilité en sachant qu’en disant non, vous vous dites vraiment oui, ce qui vous permettra de dire OUI à la vie, et d’avoir une abondance d’énergie et de lumière à partager avec le monde (car vous ne l’avez pas “gaspillée” en rendant des services qui vous drainent !).


On peut se positionner pour exprimer ses besoins. Nous voilà arrivés à ces fameuses situations de “négociation”. Se positionner est justement ce qui permet enfin de se débarrasser des négociations où l’on a juste l’impression qu’une volonté cherche à écraser l’autre. Lorsque l’on doit arriver à un accord ou que l’on prend l'initiative de vocaliser nos besoins, on souffre parfois avant même d’avoir commencé. La tension monte, car on a peur de ne pas réussir à se faire entendre, on a peur que l’autre “gagne”, et que l’on “perde”, car on aura pas été entendu. En réalité, lorsque l’un ou l’autre n’a pas été entendu, les deux perdent, car la communication a échoué.

Cela arrive lorsqu’on cherche la validation : ce qui nous met naturellement en position de faiblesse si on la recherche à l’extérieur. Lorsque l’on se positionne, on n’attend plus la validation de l’autre, car on a déjà "validé" nous-même, on exprime simplement notre vérité et nos besoins à l’autre, ce qui lui permet de faire la même chose. La démarche est totalement différente. Dans le premier cas (chercher la validation), on attend quelque chose de l’autre, qui est donc libre de nous le donner ou pas. Dans le second cas, en nous positionnant, on est proactif, on communique nos besoins, on n'a plus peur de l’autre car on a déjà validé nos propres besoins et c’est pour ça qu’on les exprime, donc il n’y a plus cet enjeu terrifiant et ce danger d’être ignoré. Puisque l’autre répond en se positionnant à son tour, on peut trouver un terrain commun beaucoup plus facilement, et lorsque l’on n’y arrive pas, on a plus besoin de s’autoflageller, car on sait qu’on a fait de notre mieux et qu’un accord n’était pas dans notre meilleur intérêt.


A force de donner lorsqu’on ne peut pas, on n’a plus l’énergie de donner lorsqu’on veut le faire, et au final, votre gentillesse n’est plus disponible quand vous en avez besoin. Pour être gentil avec les autres, il faut déjà être gentil avec soi-même ! Être respectueux de ses besoins est en partie un acte altruiste.

Lorsque l’on réussit à se positionner, une série de transformations radicales se met en place dans notre vie, et nous positionner devient plus facile à chaque fois. Tout d’un coup, on se rend compte que le fait d’avoir été gentil avec nous-même nous a permis d’être gentil avec l’autre. On intègre enfin qu’en se respectant, en s’écoutant avec patience et compassion, on devient capable de rayonner cette patience et cette compassion à l’extérieur de nous.


On se rend compte que c’est en étant gentil avec soi-même qu’on peut être notre meilleure version, alors on devient notre propre meilleur ami, le gardien bienveillant de notre bien-être, ce qui nous permet d’être toujours remplis d’énergie et de pouvoir la partager avec le monde.


On se rend compte que bien souvent, la méchanceté, c’est la réaction de celui qui a oublié comment être gentil avec lui-même, qui souffre, et qui contamine ses interactions avec sa souffrance. C’est donc plus facile de pardonner au gentil résigné, et de lui offrir notre compassion.


On se rend compte que le monde n’est pas un endroit hostile, juste un endroit où l’on doit réapprendre à s’écouter pour mieux communiquer. Et toutes nos interactions deviennent plus fluides.


Notre vie professionnelle change, car nous arrivons à communiquer avec beaucoup plus de tranquillité. Nous sommes devenus conscients de notre valeur, et nous savons que si nous nous positionnons, notre client le fera aussi, ce qui nous permettra d’arriver à la meilleure solution possible, travailler ensemble ou pas, ce ne sera plus aussi grave. Notre valeur ne dépend plus de cette validation.


Nous devenons libres de faire du monde un endroit plus doux, un endroit plus beau, un endroit où la gentillesse est notre plus grand super pouvoir.


Avec amour,

Emilie Zoccarato


Article paru dans la deuxième édition du magazine Human Business Review.



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